La cacherouth Un
dossier préparé par K.
Acher
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J'ai
entendu le récit suivant de la bouche de Rabbi Israël Abouhatseira
(Baba Salé, petit-fils de Rabbi Yaacov Abouhatseira). Il lui fut
raconté par les fils de Makhlouf, de Grama.
Il arriva que Rabbi Yaacov Abouhatseira séjourne quelques jours
à Grama chez Rabbi Makhlouf. Lorsque Jeudi arriva, Rabbi Makhlouf
insista auprès de Rabbi Yaacov pour qu'il reste avec lui jusqu'après
Chabbath. Mais Rabbi Yaacov refusa, déclarant qu'il devait retourner
chez lui pour Chabbath, et ne pouvait rester plus longtemps dans cette
ville.
Vers la fin du repas, un des agneaux que Rabbi Makhlouf élevait
dans le jardin fit irruption dans le salon, posa les pattes sur la table
où mangeait Rabbi Yaacov et le fixa du regard.
Rabbi Yaacov le dévisagea longuement, puis conclut: "retourne avec
le troupeau, tes paroles sont acceptées".
Rabbi Makhlouf tourna un regard étonné vers son hôte.
"Maintenant je suis obligé de rester chez toi pour Chabbath. Mais
il faudra faire la che'hita de cet agneau. Il a en lui l'âme d'un
grand Sage, et le but de sa venue sur terre est qu'une che'hita lui soit
faite avec toutes les intentions profondes ("kavanoth") et qu'il soit
consommé lors d'un repas de Mitsvah.
Dès la fin du repas, Rabbi Makhlouf qui était lui-même
Cho'het partit préparer son couteau (qui doit être parfaitement
aiguisé, sans accroc) et le présenta à Rabbi Yaacov.
Après l'avoir examiné, tous deux partirent égorger
l'agneau, selon toutes les kavanoth, dispositions spirituelles souhaitables
pour cette Mitsvah.
Le maître de maison était particulièrement satisfait
d'avoir un tel invité pour Chabbath et d'être associé
à la réparation finale de l'âme d'un juste. Il fit
un grand repas ce vendredi soir, où furent invités les Sages
de la ville comme les nécessiteux. Rabbi Yaacov Abouhatseira était
lui-même particulièrement joyeux ce soir là, et abonda
en paroles de Torah et en histoires des Sages des générations
passées.
Lorsque le repas fut terminé et les invités partis, Rabbi
Yaacov Abouhatseira et Rabbi Makhlouf restèrent à dormir
dans le salon.
Au milieu de la nuit, Rabbi Makhlouf entendit quelqu'un parler avec Rabbi
Yaacov.
"De la même façon que tu m'as honoré en venant ici
et en donnant à mon âme son tikkoun ("réparation"),
le Saint Béni soit Il te rajoutera de la grandeur à ta grandeur,
et tu jouiras d'une longue vie".
Au matin, Rabbi Makhlouf demanda à Rabbi Yaacov qui était
son interlocuteur au milieu de la nuit. C'était l'âme de
ce sage, incarnée dans cet agneau, qui était venue lui annoncer
que son tikkoun était terminé.
Nous apprenons de ce récit la portée de ce que nous pouvons
faire dans le service de D.ieu même en mangeant. C'est pourquoi
nous devons veiller à dire les bénédictions avec
attention et ferveur. Nos Sages ont expliqué à ce propos
que depuis que le Temple est détruit, c'est notre table qui remplace
l'Autel et nous procure le pardon. C'est pourquoi il faut manger en l'honneur
de D.ieu, avec l'intention de renforcer notre corps pour qu'il soit apte
à Le servir.
Traduit de Maasséi Nissim, Faits et miracles de Rabbi Yaacov Abouhatseira
.
Rédigé par Rav Avraham Mograbi.
Rabbi Yaacov Abouhatseira est né au Maroc, Tafilalet, et est décédé
le 20 Tevet 5640 à Damanhour, Egypte, où il fut enterré.
Un dossier préparé par K. Acher