La cacherouth Un
dossier préparé par K.
Acher
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Octobre
2010
Nous avons reçu de Mme A. S. Chargée de mission Alimentation,
le courrier suivant, qu'elle a intitulé: Quand une campagne Kacher
anti obésité?
Je
viens de découvrir votre site qui me semble apporter des éléments
intéressants.
Je vous joins ci dessous le lien vers un
article du gouvernement US qui indique que les calories vides (entendez
qui n'apportent rien d'intéressant sur le plan nutritionnel mais
gonflent inutilement le bilan calorique de la journée. Aux US cela
représente 40% de l'apport calorique journalier...) pour les enfants
est représenté dans l'ordre par Les sodas, les jus de fruit,
les desserts lactés (des crèmes dessert aux glaces), les biscuits,
les pizzas et le lait entier.
Si les enfants français ne sont pas en contact avec le lait entier
tout le reste leur est accessible.
Des chips aux bissli, des fromages aux glaces, en passant par le coca et
les divers sodas, nous sommes responsables de cet apport kacher mais vide.
N'est ce pas mettre une pierre sur les pas d'un aveugle?
Notre réponse:
Chère A. ...
Merci de votre courrier et de votre remarque.
Nous sommes heureux de vous compter parmi nos lecteurs.
Vous attirez notre attention sur la nécessité d'une alimentation
équilibrée plutôt que la consommation de produits hypercaloriques
et non nutritifs.
Au sein de la rédaction, nous avons déjà envisagé
certains aspects éthiques de la cacherouth, au-delà de la
seule validation cachère.
Parmi ces aspects se trouve effectivement la mal bouffe.
Nos rabbins devraient-ils s'abstenir de labelliser certains produits à
ce titre?
Nous avons rencontré une fois un restaurateur, qui avait reçu
l'ordre de son Rabbin de servir de la viande jusqu'à la veille de
Ticha BeAv, une époque où toutes les communautés juives
s'abstiennent de produits carnés en souvenir de la destruction du
Temple de Jérusalem.
Le Rabbin lui avait dit: "ils transgressent un usage juif, mais s'ils
veulent manger de la viande, autant qu'elle soit cachère!"
Il n'est pas nécessaire de donner d'autre réponse…
Si les parents craquent devant les demandes de leurs enfants, c'est à
eux-mêmes qu'il faudrait tirer les oreilles.
Des démarches à l'échelon national, du style "manger-bouger"
"peut nuire à la santé", "cinq fruits cinq
légumes", suppression des distributeurs de boissons sucrées
dans les lycées, incitation à diminuer les apports salés
et sucrés sont certainement la meilleure façon de rationaliser
les envies des jeunes et moins jeunes.
Nous serions
plus sensibles à d'autres aspects de l'éthique de la cacherouth,
plutôt soulevés d'ailleurs aux USA qu'ici: travail au noir,
hygiène des installations, refus de tolérer des ingrédients
nocifs et interdits, transparence financière des professionnels de
la cacherouth, et pourquoi pas la chasse aux profits abusifs de certains
maillons de la chaîne du cacher.
Mais nous en sommes bien loin, et pour l'instant l'urgence est de traquer
les arnaques à la cacherouth, comme celles dénoncées
ces dernières années.