Le Chaatnez.

De très nombreuses fibres animales et végétales sont filées puis tissées. Citons pour mémoire le chanvre, le jute, le coton, les poils de chèvre (cachemire), ou de lapin (angora). La Torah autorise toutes combinaisons de fibres sauf une, le mélange laine - lin, comme pour dire à l'homme qu'il peut exploiter à sa convenance les ressources de la nature mais ne doit jamais essayer de modifier l'ordre de la Création (Voir Gen. 2-15).
La séparation de la laine représentant le règne animal, et du lin représentant le règne végétal, nous rappelle symboliquement cette mise en garde. Bouleverser l'ordre de la Création n'est pas sans conséquences.
Nos Sages enseignent que celui qui s'adresse à D.ieu tout en portant un vêtement interdit voit sa prière bloquée par le Satane dont la force émane alors du cha'atnez. En effet, les lettres qui composent le mot cha'atnez composent aussi le mots Satane 'Oz - la force du Satane
Dire que de nos jours le lin est très rarement utilisé, est faux. En effet, la modernisation des filatures permet, depuis quelques années, d'abaisser les coûts de production et d'améliorer la qualité. La mode est à nouveau aux vêtements en lin et les articles de mercerie en cette matière sont présents dans de nombreux habits.

Doit-on faire vérifier un vêtement dont l'étiquette de composition ne mentionne pas de lin ?
Oui, principalement pour deux raisons :
1) L'obligation d'indiquer la nature des fibres entrant dans la composition d'un vêtement ne s'applique pas à toutes les parties de ce dernier. C'est ainsi que des éléments qui contiennent souvent du lin, tels que les épaulettes, les droits fils, les renforts, les fils de couture ou les revers de cols, ne sont pas pris en compte par l'étiquetage.

2) La législation civile qui régie l'étiquetage diffère en plusieurs points des exigence de la halakha en voici quelques exemples :
La loi juive tiens compte du moindre fil entrant dans la composition des tissus alors que la loi civile admet à priori qu'on ne mentionne pas certains fils (bien que ceux-ci fassent partie d'un tissu soumis à l'étiquetage). C'est le cas notamment des fils qui forment des fines bandes de couleurs, des tissus à rayures ou à carreaux et des éléments composant certaines broderies ou autre décorations
Une marge d'erreur pouvant parfois atteindre 6% est tolérée par la loi civile alors qu'elle ne l'est pas par la halakha.
Lorsqu'une étiquette signale la présence de plusieurs matières (coton, polyester, ...) , elle en indique le pourcentage global. C'est du point de vue de la halakha un renseignement important, mais non suffisant. En effet, la loi juive considère différemment un mélange homogène d'un autre qui ne l'est pas, un mélange au niveau des fils d'un autre au niveau des fibres.
La législation de la Communauté Européenne que nous avons prise comme base de référence pour rédiger les lignes précédentes ne s'applique que dans les pays de la communauté. Ailleurs chaque pays a ses exigences et ses tolérances...

Tiré du site http://www.hassidout.org/     juin 2006

Un dossier préparé par K. Acher