La cacherouth

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Mise à jour le


Un menu un peu particulier ou transmission d'une tradition vivante.

 

Extrait d'un article publié par le Star-K, organisme de cacherouth nord américain, à partir d'un article du Jewish Observer
La direction de Star K précise que cet article ne reflète pas l'avis rabbinique de l'organisation, mais constitue une ouverture sur un débat de cacherouth.
La rédaction de K.Acher vous invite à demander à votre Rabbin quel est l'usage de votre communauté.


Rabbi Ari Z. Zivotofsky and Dr. Ari Greenspan
Les auteurs racontent comment ils se sont intéressés en tant que cho'hatim (abatteurs rituels) aux espèces peu pratiquées, à partir du cas du faisan.

Comment la Torah définit elle un animal cacher?
Pour les mammifères, il est précisé que seul celui qui rumine et a le sabot fendu est cacher. Ainsi la chèvre, le mouton, la vache, le buffle, la gazelle, la girafe sont cacher. Le porc, le chameau, le lama ne le sont pas.
(NdT: Pour le buffle et la girafe, voir précisions à venir).
Pour les volailles, la Torah précise 24 espèces impures, non consommables. Toutes les autres seraient consommables. "Seraient" car de fait nous ne savons pas identifier les 24 interdites.

C'est pourquoi, seules sont considérés cachers les volailles pour lesquelles une tradition de cacherouth existe et est transmise par des professionnels, en l'occurence les chohatim qui peuvent attester avoir reçu de leurs maîtres que tel volatile est un animal pur, consommable après chehita.

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Dans un premier temps, les deux compères trouvèrent des études sur le "pasyon" (faisan?) du Professeur Yehouda Felix, qui montraient que le "pasyon" avait toujours été considéré comme cacher mais ne pouvaient permettre d'authentifier le "pasyon" comme le faisan de nos contrées.
Ils purent par la suite trouver le Rav Kafich, un cho'het yéménite qui avait reçu que le faisan est cacher, mais il fallut lui en apporter deux exemplaires pour qu'il les authentifie. Ils firent ensuite la che'hita des deux animaux devant le Rav, qui leur remit une lettre attestant qu'ils avaient reçu eux aussi la transmission que le faisan est un animal cacher.
Ils se mirent ensuite à la recherche de ces espèces dont la tradition est en voie de disparition.
Ainsi un cho'het italien du 18ème siècle a "croqué" des descriptions de trente espèces d'oiseaux dans un de ses livres, dont seulement 13 sont aujourd'hui identifiées et reconnues cachères.

 

Pintade

Leurs recherches leur permirent ainsi d'identifier la pintade auprès d'un cho'het algérien, la perdrix auprès d'un vétéran de la communauté turque de langue araméenne.

Pour pérenniser leurs découvertes, ils organisent ensuite un repas réunissant des rabbins, cho'hatim, chercheurs au cours duquel seront servis ces volatiles, afin que tous connaissent ces espèces dont la tradition de cacherouth est en voie de disaprition.

Une centaine de personnes (Ashkénazes, Sépharades, Yéménites) étaient là ce jour, à écouter 2 heures de cours et les conférences de treize orateurs et partager les plats…
Il fallut lever plusieurs obstacles: le moineau par exemple est une espèce protége, et une autorisation, spéciale du Ministre adéquat fut nécessaire pour procéder à la capture et l'abattage. Il n'en fut pas de même pour obtenir une antilope ou un ibex au menu…

Mais il eut quand même au menu:

Perdix


Poulet, dinde, canards, oie, canard muscovy (Cairina moschata) , canard mallard, pigeon, colombes, faisan, moineau, perdrix, caille, pintade, diverses volailles d'eau pour lesquelles il fallut mener des recherches d'authentification, cow udder (Vache laitière??), lamb (agneau??), bison, buffle, cerf.
Pour dessert, la touche finale fut apportée par un plat de sauterelles. La Torah enseigne effectivement certaines espèces pures, et pour lesquelles une tradition est nécessaire. L'authentification fut faite sous les soins de Dr Amar auprès d'une centaine de natifs du Maroc et du Yémen. Elles furent préparées la veille, par des Yéménites montés du Yémen quelques années plus tôt, qui les frirent et bouillirent selon leurs traditions culinaires, et se délectèrent à en manger. Il en restait suffisamment pour tout le monde le lendemain, et bien plus de participants que prévu en goûtèrent. Bien que nombre de décisionnaires Ashkénazes interrogés avaient conseillé de ne pas en manger, un certain nombre de décisionnaires avaient autorisé de se baser sur la tradition yéménite
Le surveillant rituel du restaurant avait lui même attendu une autorisation écrite du Rav Ovadia Yossef, qui estimait que même pour ceux qui ne consomment pas de sauterelles, les plats ne sont pas rendus tarefs.
Pour bien assurer la persévérance de la tradition de cacherout de ces espèces, il fut présenté aux participants diverses sauterelles, des cailles, une pintade, un canard de Muscovy, différents moineaux. Un faisan et une perdrix empaillés furent aussi montrés.

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