Le vin et les sous-produits de la vigne
D'après un article de D. Msika
Extrait de "La Maison Juive" n°23, 5757.

Mise à jour Octobre 2001

La Tradition juive

Dans les temps anciens le vin des non juifs était consacré à des cultes idolâtres. La Torah en interdit l'utilisation, la consommation ou tout autre profit comme objet de culte idolâtre. Cette restriction est appelée Yayin nesekh (vin versé en libation, désigne tout vin susceptible d'avoir été produit en vue d'un culte étranger, Deutéronome). Cette interdiction fut étendue, prohibant la consommation ou toute autre utilisation au bénéfice du vin des non juifs, même lorsque celui ci est produit ou utilisé à d'autres fins qu'un rite religieux païen.
Pourquoi? Les raisons sont simples, l'une d'elles est que tout en gardant des relations de respect mutuel dans nos relations de travail ou de vie sociale dans l'Etat avec nos voisins non-juifs, nous devons nous préserver d'amitié trop proche qui risquerait, D.ieu nous en préserve, de nous conduire à des mariages mixtes ou à une assimilation avec des adeptes d'une autre foi. Cette interdiction s'étend également sur le vin produit ou manipulé par des non juifs ou par des Juifs qui ont renié ou se sont écartés de la Torah et des Mitsvot.
Un juif qui n'est pas Chomer Chabbat rend inconsommable le vin qu'il touche. Entre également dans cette catégorie le vin non cacheté d'un juif manipulé par un non-juif par exemple: un vin laissé sans surveillance. Si la femme de ménage qui est employée chez nous est non-juive, ce qui très souvent le cas, et qu'elle reste seule à la maison où elle peut avoir accès à du vin non cacheté, il faudra par précaution mettre la bouteille dans un endroit fermant à clé sans quoi celui-ci pourrait par la suite devenir non cacher .

La production du vin cacher
La production du vin cacher obéit à des règles très précises. Il doit être produit, depuis les toutes premières étapes de la mise du raisin en cuve jusqu'à sa mise en bouteille, par un juif observant, et tant que la bouteille n'est pas cachetée ou le tonneau scellé, n'être à aucun moment, manipulé par un non-juif . Lorsqu'une production cachère s'effectue, toutes les étapes sont effectuées par des surveillants formés par des Rabbanim. La cachérisation des cuves et des pressoirs prend beaucoup de temps et coûte extrêmement cher. Le Machguia'h (surveillant) est un homme compétent, responsable et gardant un bon contact avec le personnel de la cave, tout en sachant s'imposer.

Quelles sont les étapes de la production
Les grappes de raisin sont cueillies à la main puis elles sont transportées dans des caissons à la cave de production. Les grappes passent dans une première machine qui ôte les tiges. Dans une seconde machine s'effectuent le foulage et le pressurage; le moût du raisin (peaux et pulpes débarrassées des tiges) est envoyé en cuve de fermentation. Là le sucre se transforme en alcool et gaz carbonique. Durant ce stade, et en l'absence de l'inspecteur, les cuves et les robinets sont plombés, la fermentation mettant une à trois semaines pour venir à terme. L'étape suivante consiste à séparer le jus fermenté de la lie et à filtrer le vin obtenu lorsque le degré alcoolique est atteint et que la qualité est conforme à l'appellation recherchée.
Nous distinguerons deux catégories de vins: le vin produit sans cuisson, dit non mevouchal ("non cuit"), et le vin mévouchal ou vin cuit, qui est passé à une température proche de l'ébullition en général. Cette "cuisson" dont il faut avouer qu'elle "dénature" quelque peu le vin induit une tolérance selon laquelle le vin peut être manipulé par un non juif, car ce vin n'est plus apte aux libations. Ceci permet une utilisation commode du vin lors des réceptions, car il peut être touché (par les serveurs ou des convives non chomer chabbat) sans que soit porté atteinte à sa cacherouth.

Où doit aussi s'effectuer notre vigilance? , Les produits issus de la vigne
Entrent dans la même catégorie que le vin ou le jus de raisin produits par des non-juifs grand nombre de produits alimentaires qu'il nous est interdit de consommer sans preuve de cacherouth. De différents dérivés ayant pour origine le raisin sont inclus dans le terme générique de "vin interdit", même si ceux-ci n'ont rien de semblable avec le vin lui-même.
Exemple: vinaigre de vin; alcool éthylique (alcool provenant de la distillation du vin), jus de raisin, concentré de jus de raisin, pépins de raisins, peaux (tous provenant du jus de raisin ou de la pulpe de raisin, après que l'on a extrait le jus pour faire le vin), arôme raisin, acide tartrique..., purée de raisin extraites des pulpes pour faire des confitures ou des gelées "dites raisinées" , certaines liqueurs et eaux de vie: le Cherry le Cognac, le brandy, le vermouth, les liqueurs de fruits, la Sangria, le champagne, les sodas au raisin et les imitations du jus de raisin. En ce qui concerne l'huile de pépins de raisins, elle est extraite des pépins de raisins des restes du pressoir. Si les pépins ont été séchés avant d'en extraire l'huile, il n'y a pas d'interdiction sur le produit extrait.

Le grand problème que confronte le Peuple Juif aujourd'hui est l'assimilation qui conduit aux mariages mixtes.
En suivant scrupuleusement les lois de la Cacherouth, le Peuple Juif établit un solide barrage contre ce fléau, il affirme son appartenance à son peuple du passé ou du présent dispersé de par le monde, en ne formant qu'un seul être obéissant à la volonté de D..., dans la joie d'accomplir sa judaïcité dans tous les actes de la vie quotidienne.

 

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Un dossier préparé par K. Acher